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Par Loïc Simba
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Le tchoukball : aussi rapide que de dire... “tchouk”

Si n’avoir jamais réussi à marquer le moindre but te tient éveillé la nuit, tu vas aimer le sport de ce mois de novembre : le tchoukball.

Salut à toi, vaillant athlète (si, si, tu l’es) ! C’est Loïc.

Le 9 octobre dernier, quelques joueurs du Paris First Tchoukball Club se sont entraînés sous le toit du lycée Turgot à Paris. Et ils en ont aussi profité pour faire découvrir leur sport à mon ami photographe et à moi-même !

Première fois que tu entends parler de tchoukball (ou juste “tchouk” pour les intimes) ? J’étais comme toi avant d’y jouer, alors détends-toi : ① je t’explique d’abord ce que c’est, ② je te dévoile mon expérience, ③ je pose quelques questions à un membre du Paris First, rien que pour toi 👀

Un sport qui interdit toute gêne ou contact…

Sauf avec la balle (évidemment).

Eh oui ! Tu as bien lu, c’est pas au tchoukball que tu pourras envoyer valser ton collègue de bureau. Disons que le rugby est plus adapté pour ça 🏉.

Le plus surprenant dans le tchoukball, c’est que tu ne peux pas empêcher l’équipe adverse de tirer… ou même de faire un passe. Tu vas devoir le laisser faire, sans tenter d’intercepter le ballon. Autant te dire que si tu es habitué à d’autres sports, ici, tu vas devoir acquérir des réflexes radicalement différents.

C’était l’un des buts de l’inventeur du tchouk, le médecin suisse Hermann Brandt. Il considérait que la pratique sportive influait notamment sur le comportement des individus en société. Or, il jugeait que les disciplines existantes étaient devenues trop violentes et marchandisées. Il a donc décidé, à la fin des années 1960, de développer une alternative…

© 黃昱齊/Wikicommons et Éditions Roulet/Swiss Tchoukball

Et notre homme n’avait pas froid aux yeux : en 1970, il annonça le tchoukball comme le “sport de demain” ! En plus d’être un sport mixte, la non-violence, l’esprit d’équipe et le respect sont ses maîtres-mots. Des valeurs résumées dans sa charte éthique 📜

Bon, tout ça peut ne pas paraître passionnant. Mais détrompe-toi 😌

Un tremplin à la place de cages de but

Grosso-modo, pour marquer un point, il faut que la balle atterrisse dans l’espace de jeu après avoir rebondi sur un des deux tremplins du terrain. D’où le “tchouk” dans tchoukball, puisque c’est le bruit que le ballon fait en rebondissant sur le but…

Une de mes (nombreuses) tentatives de réception de passe devant un tremplin (© M. P.)

Enfin, tu marques seulement si le ballon n’a pas fini en dehors du terrain, dans le demi-cercle interdit autour du but, dans les mains d’un adversaire avant son rebond, ou dans les tiennes.

Si le balle est récupérée par l’équipe adverse avant de toucher le terrain, le jeu ne s’arrête pas ! Elle peut même retenter de tirer au même but. Les deux équipes, de sept joueurs chacune, peuvent ainsi passer de l’attaque à la défense hyper vite. Aussi vite même, que le son tchouk ! (Le titre de cette lettre était à prendre au premier degré.)

Maintenant, imagine qu’un type d’habitude plutôt lent s’initie à ce sport. Ce type, c’est moi 👇

Tours de gymnase, pas chassés, sauts, flexions, gainages : au Paris First Tchoukball Club, on commence l’entraînement par un échauffement rigoureux – avec des genouillères, car il n’est pas rare de devoir défendre à genou ou de plonger au sol pour rattraper une balle.

Après l’échauffement, on commence par les bases : recevoir des passes, mais aussi les envoyer correctement. Un passage obligé, car il est hors de question de traverser le terrain avec.

Non, le tchoukball, c’est vraiment pas du rugby (© World Rugby)

Trois passes seulement sont autorisées avant un tir au tremplin. Ceux qui tiennent le ballon ne peuvent faire que trois pas seulement. On ne peut tenir la balle plus de trois secondes. Et encore une règle de 3 : les deux équipes ont interdiction de tirer plus de trois fois de suite vers le même tremplin. Tu vois un peu la vitesse, le travail d’équipe et d’orientation que le tchouk demande ? C’est pas simple, mais je te jure que c’est pas impossible non plus.

Cette passe a fini dans le décor (© M. P.)

Une fois la base mieux appréhendée, c’est l’heure des premiers matchs 🤾🏾

Je dois t’avouer que j’ai souvent été du mauvais côté du terrain, que j’ai raté énormément de ballons ou intercepté des balles adverses. Et j’ai même fini par avoir le tournis tant tout s’enchaînait vite.

Une passe de l’équipe adverse en face du but, que mon équipe est obligée d’éviter (© M. P.)

Mais tu sais quoi ? J’ai marqué le dernier but du match 🦾 En plus, pour quelqu’un qui a très peu eu l’occasion de marquer dans un autre sport, avoir une bonne dizaine de chances de le faire est hyper-rafraîchissant.

Mon conseil : n’aies pas peur de commettre des fautes dans un premier temps. Ensuite, une fois les règles comprises, garde un œil sur tes coéquipiers pour garder le rythme. Enfin, expérimente différents effets pour mieux envoyer la balle et marquer.

(Et bien sûr, cela va de soi : éclate-toi 😄 ! De mon côté, c’était le cas.)

J’ai aimé

Passer par tous les rôles (attaquant, défenseur, buteur) ;

Pouvoir retenter ma chance rapidement après une passe ou un tir raté ;

L’intensité de chaque match : chaque seconde compte… sans avoir besoin d’être Usain Bolt pour rester au taquet.

J’ai pas aimé

Il faut (presque) recalibrer son cerveau pour éviter les fautes – mais disons que la tête aussi a besoin d’un peu d’exercice. J’ajoute qu’avec l’aide des joueurs du PFTC, ça s’est très bien passé.

En parlant de joueurs de tchouk, j’ai voulu posé trois questions à l’un d’entre eux. Charles-Henri pratique ce sport depuis 20 ans. Aujourd’hui, en plus d’être membre du Paris First Tchoukball Club, il est aussi en équipe de France.

Moi : Pourquoi as-tu choisi de jouer au tchoukball ?

Charles-Henri : Avant, je jouais au football en salle. Il y avait toujours des embrouilles et des injures pendant les entraînements et les matchs. Au tchoukball, c’est pas possible, parce qu’il n’y a pas de contact. C’est un sport forcément fair-play, mais aussi très cardio, qui mobilise tous les muscles.

Moi : Ton meilleur souvenir de tchouk ?

Charles-Henri : Tous les déplacements qu’on fait entre amis ! C’est un sport pas très développé en France, donc on part souvent à l’étranger, et chaque fois, c’est sympa.

Moi : Tu dirais quoi à quelqu’un pour le convaincre d’essayer le tchoukball ?

Charles-Henri : C’est un sport qui va à l’encontre de tous les autres. Il faut être à l’opposé de la balle. Il faut laisser les autres jouer à leur rythme. Il faut venir pour comprendre, parce que c’est pas facile les premières fois. Mais dès qu’on voit à quoi ça ressemble — parce qu’en plus, c’est joli à regarder — normalement, on reste.

Si tu veux une preuve de ce qu’avance Charles-Henri, regarde un peu cette finale femmes de la Coupe des nations 2023 entre la Suisse et l’Italie ⬇️


Si ça te tente 👇🏾

La fédération française des clubs français de tchoukball propose une carte des clubs de tout le pays (avec ça, facile de voir s’il y en a un près de chez toi 🔍) : fftchoukball.fr/liste-des-clubs/

Une carte bien utile 🗺️

Tu trouveras également sur ce site, outre un agenda des prochains évènements, un historique du tchouk, ses règles complètes, ses ligues, sa charte, des photos et des vidéos de matchs.


Et maintenant, chaud ou chaud ?

C’est tout pour moi ce mois-ci ! En espérant que cette lettre t’a donné envie de partir pour tchouker ! 🎶

(Avoue qu’il suffit de remplacer “zouker” par “tchouker” pour en faire un hymne génial au tchoukball, non ?)

On se retrouve pour un nouveau sport en décembre ! Et cette fois-ci, il devrait y avoir beaucoup plus de contacts (et même des duels, mais je ne t’en dis pas plus 🤭).

N’hésite pas à m’envoyer un commentaire ou une suggestion, et à transmettre cette newsletter à tes potes ✈️ Bye bye !

Un tout grand merci au Paris First Tchoukball Club.